4 mai 2023
Prix littéraire « Naissance d’une oeuvre »
Armancette est heureux d’accueillir le prix littéraire « Naissance d’une oeuvre » pour sa seconde édition ! |
L’ambition de ce prix est d’accompagner la construction d’une œuvre littéraire dans la durée et de donner à un moment souvent délicat dans la vie d’un auteur, un nouvel élan à une œuvre déjà affirmée mais encore inachevée.
Présidé par Sylvain Fort, le jury composé de 10 grands lecteurs indépendants a retenu pour la sélection finale : • Isabel Ascensio pour Les événements, suite (Editions du Rouergue) |
Avec Les événements, suite, Isabelle Ascencio signe un roman habile et touchant sur fond d’enquête familiale. Flashbacks et autres labyrinthes intérieurs nous transportent au cœur d’un village varois où cohabitent innocents magnifiques et margoulins au chapeau de travers ; la Corse et l’Algérie jamais loin derrière l’horizon. Dans un style hypnotique aux accents faulknériens, l’auteure semble jouer avec l’imbrication des choses : vérité au creux d’un faux récit, nostalgies des uns, ressouvenues par d’autres, territoires perdus qui habitent encore ceux qui ne les habitent plus… comme en nous, le livre une fois refermé, ses personnages.
Dans un style élégant et précis, Miguel Bonnefoy et L’inventeur nous plongent dans l’histoire vraie d’Augustin Mouchot et d’Octave, son invention, première machine à fonctionner à l’énergie solaire. Sa narration fluide, véritable souffle aux accents picaresques, tisse la vie de l’inventeur qu’on suit de ses laboratoires à la cour de Napoléon III et jusqu’à, de victoires en déceptions, petit à petit son effacement. Miguel Bonnefoy nous offre, avec son Augustin si joliment déterré, un hommage aux oubliés de l’histoire, et réussit, au passage, ce tour de force de nous avoir fait ressentir, aux côtés de son personnage, l’insoutenable suspense de savoir s’il fera beau.
Le soldat désaccordé nous transporte en 1925. La Première guerre mondiale est terminée depuis sept ans, mais son lot de malheurs reste l’ombre qui plane sur ceux qui l’ont connue ou l’ont faite. Un ancien soldat s’est fait fort de partir à la recherche de soldats disparus. Une femme lui demande de retrouver son fiancé, disparu depuis 1916. Commence alors le récit d’une histoire d’amour entre deux êtres qui n’auraient jamais dû s’aimer et dont l’amour de jeunesse a été contrarié. On voit une femme partir parmi les décombres à la recherche de son fiancé, bravant tous les interdits et les périls. En parallèle se déploie le désespoir du soldat-poète qui a écrit inlassablement à la femme aimée. Il est rare qu’un roman soit à la fois si intelligent et si prenant. Il y a là toute une machinerie imaginaire qui nous entraîne dans son engrenage avec toujours la distance nécessaire, mais aussi avec une ferveur réelle.
Sur l’épaule des géants narre l’histoire de la famille Aghulon où les femmes portent des noms de fleur et sont animées d’une énergie illimitée. Les hommes sont des rêveurs et des savants. C’est à la saga de cette famille sur plus d’un siècle que Laurine Roux nous convie avec une fantaisie et une verve de tous les instants, rendant hommage à la Comtesse de Ségur autant qu’à E.TA. Hoffmann, au gré de scènes tendres ou loufoques. Roman ou conte ? C’est tout un dans ce récit imaginaire par ailleurs très joliment illustré et édité.
L’annonce et la remise du Prix « Naissance d’une œuvre » doté de 20 000€ pour le lauréat, auront lieu le jeudi 11 mai 2023 à l’Armancette à St Nicolas de Véroce, face au Mont Blanc.
Tout un symbole !